Claude ALLIER

Claude ALLIER

prieur de Chambonas, royaliste

1748-1793



Chambonas


Claude Allier, naît le 5 juillet 1748 à Mende en Lozère d’une honorable famille de tisserands.

Il est successivement vicaire, curé et prieur curé de Chambonas, près les Vans en Ardèche, où il fait bâtir un somptueux presbytère, qui est encore un des plus confortables et des mieux aménagés du diocèse de Viviers. Il est, dit Ernest Daudet, un prêtre d’une grande intelligence et de meurs exemplaires, poussant ses convictions religieuses et politiques jusqu'au fanatisme ».

Il est l’un des plus fermes appuis et le conseiller souvent écouté du chef royaliste Charrier. Après l'échec de ce dernier, il n’eut garde de se décourager et d'abandonner la lutte.

Il passe en Haute-Loire, pour préparer de nouveaux soulèvements. Mais sa tête est mise à prix et il est très activement recherché. Aussi ne tarde-t-il pas à se faire prendre. Le 17 août 1793, le citoyen Jalbert, procureur syndic de la Lozère, en interrogeant un individu de la Haute-Loire, comprend que le prieur de Chambonas a fixé sa retraite au village de Montrezon, dans la demeure de Jean Vidal, maire de Thoras.

Le Directoire nomme aussitôt un de ses membres, Pierre Martin, pour procéder à l’arrestation du proscrit. Accompagné de vingt gendarmes, Martin part de Mende à cinq heures du soir le 17 août, et, après avoir marché toute la nuit, arrive au village le 18, demi-heure avant le jour.

Les gendarmes entourent la maison Vidal, y pénètrent et se mettent en devoir de la fouiller, de la cave au grenier. Ils y découvrent des gens suspects, nommément le maître de maison, et les mettent en état d'arrestation. Ils y découvrent aussi des objets compromettants, des ornements d'église, une soutane sans manche. Enfin, on avise une sorte de trappe qui mène à une excavation pratiquée entre deux planchers. Un gendarme en descendant met le pied sur une tête : «Eh bien! Je suis ici». On le somme de monter. L'homme qui apparait est Claude Allier.

Conduit à Mende, il est écroué avec son receleur, le maire Vidal. On espère de lui des révélations sensationnelles sur les complots anti-révolutionnaires, mais on n'apprend guère plus que ce qu'on sait.
Le 5 septembre, le procès de Claude Ailier est terminé. L'accusateur public Dalzan (*) résume ainsi ses accusations : «Le cours de ses attentats, dit-il, se divise en trois époques principales : celle du camp de Jalès, sur la fin de l'été de 1790; celle de l'invasion du château de Bannes, avec le traître Saillans, l'été de l'année dernière; et enfin, celle de la révolte qui commença d'éclater dans le département vers la fin de mai dernier, et que le conspirateur Claude Allier tente de reproduire du côté de Saugues... Enfin, dans la révolte qui éclata naguère dans le département, on l'a vu conduire des bandes d'attroupés à Mende, à Marvejols, à Chanac, à Esclanèdes et les exciter au carnage et au pillage.»


Comme il sait bien des choses sur le mouvement insurrectionnel des Blancs, les autorités désirent l'interroger à loisir. Mais Dalzan brûle de faire expier ses «attentats» à ce «monstre, produit de la nature en fureur». «Avec lui, dit Ernest Daudet, s'éteint l'âme des soulèvements royalistes qui se sont succédé dans le Midi depuis trois ans. S'il a eu une patience égale à son courage, une prudence égale à son ardeur, il a créé dans le Vivarais un imprenable repaire de Chouans.»




Foulquier (A.), Archiprêtré de Barjac, Il, p. 439 / Delon (J.B.), La révolution en Lozère. pp. 433‑445.

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